Résumé hebdomadaire des marchés

L’économie demeure résiliente, malgré l’incertitude entourant les échanges commerciaux et les politiques
Principaux points à retenir :
- Les marchés aux États-Unis et au Canada sont en territoire positif depuis le début de l’année, malgré l’incertitude entourant les politiques et les tarifs douaniers américains. Le S&P 500 et le TSX canadien ont progressé d’environ 3 % depuis le début de l’année, et les marchés obligataires sont également en territoire positif.
- À notre avis, les rendements positifs des marchés reflètent les économies américaine et canadienne qui demeurent résilientes et qui montrent des signes de croissance. La consommation demeure saine, soutenue par les salaires réels positifs, et la croissance des bénéfices des sociétés demeure en voie d’enregistrer des rendements supérieurs à 10 % cette année.
- L’incertitude entourant les échanges commerciaux et les tarifs douaniers demeure peut-être la plus importante menace qui pèse sur les marchés. Même si les tarifs douaniers américains visant le Canada et le Mexique sont en suspens et demeurent à 10 % pour la Chine, une escalade importante pourrait exercer des pressions inflationnistes et faire reculer la croissance.
- Du point de vue des portefeuilles, nous considérons que la diversification au cours de l’année est un moyen essentiel de contrebalancer l’incertitude politique et les épisodes de volatilité potentiels. Une exposition à l’ensemble des secteurs et des catégories d’actif, y compris aux sociétés américaines à grande et à moyenne capitalisation, ainsi qu’aux obligations de catégorie investissement, peut être un moyen de réduire l’incidence des baisses dans un secteur.
L’économie continue de montrer des signes de croissance en 2025 jusqu’à présent. Nous surveillons trois aspects dont nous discutons ci-dessous.
1. Les économies américaine et canadienne sont en voie d’enregistrer des taux de croissance positifs
Les économies américaine et canadienne ont commencé la nouvelle année sur une bonne note. Malgré la myriade de grands titres et l’incertitude entourant la politique commerciale à venir, les données fondamentales sous-jacentes continuent de produire des résultats.
Aux États-Unis, après une solide fin d’année 2024, où la croissance sur 12 mois s’est établie à 2,8 %, le PIB du premier trimestre est en voie d’afficher une croissance supérieure à la tendance. L’indicateur en temps réel du PIB de la Fed laisse entrevoir un solide taux de croissance de 2,9 % au premier trimestre, ce qui est nettement supérieur aux taux tendanciels de 1,5 % à 2,0 %.
De même, au Canada, l’économie a probablement terminé l’année 2024 à un taux de croissance de 1,3 % sur 12 mois. Toutefois, l’indicateur en temps réel du PIB de l’IFSD indique une croissance annualisée de 1,4 % au premier trimestre, ce qui indique un rythme de croissance stable à l’aube de 2025.
De plus, la consommation continue de montrer des signes de résilience. Comme nous le savons, la consommation représente environ 68 % du PIB aux États-Unis et environ 54 % du PIB au Canada, et les ménages continuent jusqu’ici de dépenser pour des produits et des services. La consommation aux États-Unis a augmenté de 4,2 % au quatrième trimestre de 2024, ce qui est nettement supérieur aux moyennes à long terme d’environ 3 % et constitue le taux de croissance le plus élevé de l’année. Au Canada, la consommation a augmenté d’environ 1,4 % au quatrième trimestre et soutenu la croissance économique1.
2. Les bénéfices des sociétés continuent de croître
L’orientation des bénéfices des sociétés est l’un des principaux facteurs de rendement sous-jacent du marché boursier. À notre avis, les bénéfices de l’indice S&P 500 pour 2025 devraient afficher une croissance de 10 % à 15 % sur 12 mois, tandis que ceux de l’indice TSX devraient augmenter de 7 % à 10 %1.
Nous nous attendons à ce que les segments de croissance et de valeur du marché contribuent à la croissance des bénéfices cette année, ce qui soutient également l’élargissement du leadership sectoriel sur le marché boursier.

Ce graphique présente les prévisions de croissance du bénéfice par action pour l’indice de croissance Russell 1000 et l’indice de valeur Russell 1000. La croissance des bénéfices devrait être solide pour les actions de croissance et de valeur au cours des prochains trimestres. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.

Ce graphique présente les prévisions de croissance du bénéfice par action pour l’indice de croissance Russell 1000 et l’indice de valeur Russell 1000. La croissance des bénéfices devrait être solide pour les actions de croissance et de valeur au cours des prochains trimestres. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.
Dans la seconde moitié de l’année, les sociétés américaines prêteront une attention particulière aux nouvelles politiques sur les taux d’imposition des sociétés et la déréglementation. Si la nouvelle administration américaine peut maintenir ou améliorer la politique fiscale actuelle des sociétés et assouplir la réglementation dans son ensemble, cela serait généralement bien vu dans tous les secteurs et pourrait stimuler l’optimisme des investisseurs.
3. La vigueur du marché de l’emploi soutient les consommateurs et les ménages
Enfin, les plus récents rapports sur l’emploi aux États-Unis et au Canada font ressortir un marché de l’emploi qui continue de bien se comporter. Il ne faut pas oublier que lorsque les ménages ont confiance en leur emploi et dans le marché de l’emploi en général, ils sont plus enclins à consommer.
Aux États-Unis, le nombre total d’emplois créés s’est établi à 143 000, un résultat légèrement inférieur aux attentes de 175 000. Toutefois, les données concernant les emplois créés au cours des deux derniers mois ont été révisées à la hausse, portant la moyenne sur trois mois à 241 000, un résultat supérieur à la moyenne de 165 000, au cours des 12 derniers mois.
Le taux de chômage aux États-Unis a chuté à 4,0 %, ce qui est moins que les attentes de 4,1 % et que taux de 4,1 % du mois dernier, et il demeure bien en deçà de la moyenne à long terme des États-Unis de 5,7 %.
Au Canada, le nombre total d’emplois créés a été de 76 000, ce qui est nettement supérieur aux 25 000 attendus. Le taux de chômage a baissé à 6,6 %, ce qui est inférieur à la prévision de 6,8 % et nettement moins que le taux de chômage à long terme de 8,0 %.
Un secteur à surveiller est la composante du marché du travail qui représente le salaire horaire moyen ou la croissance des salaires. Elle était de 4,1 % sur 12 mois et de 3,7 % au Canada. Ces taux demeurent élevés par rapport aux niveaux d’avant la pandémie et pourraient exercer des pressions à la hausse sur l’inflation des services.
Par ailleurs, une meilleure croissance des salaires soutient également les ménages et la consommation. Les gains salariaux surpassent le taux d’inflation aux États-Unis et au Canada depuis le milieu de 2023, ce qui aide les employés à enregistrer des gains réels positifs et devrait favoriser une meilleure confiance des consommateurs dans l’ensemble.

Ce graphique montre que la croissance des salaires canadiens a surpassé l’inflation globale au cours des derniers mois.

Ce graphique montre que la croissance des salaires canadiens a surpassé l’inflation globale au cours des derniers mois.
La politique tarifaire est une menace qui continue de planer sur l’économie et le marché
La politique tarifaire est peut-être la principale source d’incertitude pour les marchés et de risque pour la croissance économique à court terme. Même si les tarifs douaniers visant le Mexique et le Canada sont en suspens pour l’instant, l’incertitude règne quant à ce qui se profile à l’horizon. Les dirigeants devraient se réunir vers le 3 mars pour revoir les propositions tarifaires et en discuter. De plus, des tarifs douaniers américains de 10 % sur les importations chinoises sont maintenant en vigueur et pourraient augmenter. Ensemble, ces trois économies représentent environ 42 % des échanges commerciaux totaux des États-Unis, soit un peu plus de 2 000 milliards de dollars2.

Ce graphique montre que l’incertitude entourant la politique commerciale a atteint son plus haut niveau depuis 2019.

Ce graphique montre que l’incertitude entourant la politique commerciale a atteint son plus haut niveau depuis 2019.
Une escalade des tarifs douaniers visant ces économies ou s’étendant de manière plus générale non seulement pèserait sur la consommation et la confiance des marchés, mais aussi pourrait faire augmenter les prix de nombreux produits exportés du Canada et importés au Canada et exercer des pressions à la baisse sur la croissance économique.
En fait, selon les recherches de la Réserve fédérale (Fed), les tarifs douaniers américains de 2018 à 2019 ont contribué à une hausse de 0,1 % à 0,3 % de l’inflation aux États-Unis et à une réduction de la croissance économique de 0,3 % à 0,5 %. L’incidence sur les États-Unis et le Canada pourrait être plus importante cette fois-ci, car la portée des mesures commerciales est potentiellement plus large.
Toutefois, il y a quelques facteurs atténuants à prendre en considération en ce qui a trait aux tarifs. Premièrement, l’inflation aux États-Unis est tombée dans la fourchette de 2,5 % à 3,0 % et, même si les tarifs douaniers ramenaient le taux d’inflation au-dessus de 3,0 %, nous ne nous attendons pas à ce qu’elle revienne au niveau supérieur à 4 % que nous avons connu après la pandémie. Deuxièmement, l’administration elle-même a qualifié les tarifs douaniers non pas de « guerre commerciale », mais, dans certains cas, de guerre pour assurer la sécurité à la frontière. Cela indique que ces tarifs sont peut-être considérés comme des outils de négociation.
Quels sont les principaux points à retenir concernant les tarifs douaniers? En voici trois :
- Les tarifs douaniers agiront probablement comme une taxe à la consommation au fil du temps pour un large éventail de produits. Cela signifie qu’il y a un nouveau risque de hausse de l’inflation et un risque de baisse de la croissance économique. Bien que la « stagflation » ne soit certainement pas notre scénario de base, le risque extrême de ce scénario augmente avec les tarifs douaniers en vigueur.
- Les tarifs douaniers auront probablement plus d’incidence sur les partenaires commerciaux comme le Canada qu’ils n’en auront sur les États-Unis. Nous savons que l’économie américaine est relativement isolée sur le plan commercial. En fait, les échanges commerciaux en pourcentage du PIB représentent environ 25 % pour les États-Unis, contre 64 % pour le Canada et 74 % pour le Mexique3.
- L’administration américaine commence peut-être par les tarifs douaniers, mais les politiques favorables à la croissance, y compris la déréglementation et la réduction des impôts, devraient être au programme bientôt. La confiance des marchés pourrait alors être favorable.
La diversification des portefeuilles est un thème clé pour 2025
Dans l’ensemble, malgré l’incertitude entourant les tarifs douaniers et les échanges commerciaux, les paramètres fondamentaux demeurent favorables, selon nous. Les économies américaine et canadienne affichent une croissance supérieure à la tendance, les bénéfices des sociétés augmentent et le taux de chômage demeure historiquement bas, et des politiques favorables à la croissance pourraient être mises en œuvre.
Du point de vue des marchés, après deux années consécutives de solides gains sur les marchés boursiers américain et canadien et de faible volatilité, nous nous attendons à un ralentissement des rendements et à une volatilité accrue. Toutefois, nous continuons de croire que les investisseurs peuvent profiter de ces replis comme des occasions de diversification, de rééquilibrage et d’ajout de placements de qualité à de meilleurs prix sur les marchés boursiers et obligataires.
Selon nous, pour optimiser le rendement du portefeuille, la diversification sera essentielle au cours de la prochaine année. Les portefeuilles diversifiés permettent non seulement d’éviter une exposition trop importante à une catégorie d’actif qui peut être à risque, mais aussi de maintenir les rendements lorsque certains segments du marché enregistrent des rendements supérieurs.
Par exemple, les sociétés américaines à moyenne capitalisation tirent la plus grande partie de leurs revenus de l’économie américaine et pourraient être relativement moins touchées par les tarifs douaniers et profiter de taux d’imposition plus bas. Les obligations de catégorie investissement peuvent également jouer un rôle de diversification dans les portefeuilles, surtout lorsque les investisseurs sont à la recherche de valeurs refuges.
Nous continuons de privilégier les secteurs de valeur, défensifs et cycliques dans un panier diversifié. Certains secteurs, comme celui de l’automobile aux États-Unis, devraient être confrontés à des difficultés en cas d’escalade des tarifs douaniers visant des partenaires nord-américains, étant donné que les États-Unis sont un important importateur de pièces automobiles en provenance du Mexique et du Canada. Toutefois, l’indice général devrait mieux résister que les secteurs sensibles au commerce et les actions internationales. Abstraction faite d’une récession ou de hausses de taux décrétées par la Fed ou la Banque du Canada – ce qui est peu probable selon nous –, nous ne nous attendons pas à un repli prolongé des marchés en raison des tarifs douaniers. Tout repli à court terme devrait plutôt se produire dans un marché généralement haussier.

Ce graphique montre le rendement des secteurs GICS de l’indice S&P 500 depuis le début de l’année. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.

Ce graphique montre le rendement des secteurs GICS de l’indice S&P 500 depuis le début de l’année. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. Un indice n’est pas géré et il est impossible d’y investir directement. Il ne vise pas à rendre compte du rendement d’un placement réel.
Mona Mahajan
Stratégie de placement
Sources : 1. FactSet et Edward Jones. 2. U.S. Census Bureau et Edward Jones. 3. Banque mondiale et Edward Jones.
Sommaire des données à la fin de la semaine au Canada
Indice | Clôture | Semaine | CUM |
---|---|---|---|
TSX | 25 443 | -0.4 % | 2.9 % |
S&P 500 | 6 026 | -0.2 % | 2.5 % |
MSCI EAEO | 2 398 | 0.7 % | 6.0 % |
Oblig. canadiennes de cat. investissement | 0.8 % | 1.9 % | |
Taux des oblig. du gouv. du Canada à 10 ans | 3.07 % | 0.0 % | -0.2 % |
Pétrole ($/baril) | 71.02 $ | -2.1 % | -1.0 % |
Taux de change $ CA/$ US | 0.70 $ | 1.2 % | 0.5 % |
Source : FactSet, au 7 février 2025. Les obligations sont représentées par l’indice Bloomberg Canada Aggregate Bond. Les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs. * Rendement sur quatre jours se terminant jeudi.
La semaine à venir
Les données économiques importantes publiées cette semaine comprennent les expéditions manufacturières canadiennes et l’inflation de l’IPC aux États-Unis.
Mona Mahajan
Mona Mahajan est responsable de l’élaboration et de la communication des perspectives macroéconomiques et des marchés financiers de la société. Son expérience comprend l’analyse des actions et des titres à revenu fixe, la stratégie de placement mondiale et la gestion de portefeuille.
Elle écrit ou apparaît régulièrement à CNBC, Bloomberg TV, dans le Wall Street Journal et Barron’s.
Mona Mahajan détient une maîtrise en administration des affaires de la Harvard Business School, un baccalauréat en finance de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie ainsi qu’un baccalauréat en informatique de l’École d’ingénierie de la même université.
Renseignements importants
Sources : *FactSet et Edward Jones **Rapport national sur l’emploi d’ADP, en date du 30 août 2023